Digitalisation et fluidité des flux
2 ans après le précédent Forum e-Freight aérien organisé en 2016, 200 personnes ont participé le 04 avril 2018 au Forum Digital Air Cargo organisé sous l’égide d’ACFA (Air Cargo France Association) dont TLF OVERSEAS est un des membres fondateurs.
L’objectif de ce Forum 2018 était de faire le point sur la poursuite des initiatives, projets et travaux de digitalisation entre tous les acteurs composant l’industrie du fret aérien. Mais aussi d’identifier les avancées, freins et blocages ainsi que les leviers d’actions relatifs à l’efreight sur le marché français tant à l’export qu’à l’import. Enfin, de fournir des éléments de prospectives qui définissent ce que sera le futur des échanges de données entre l’ensemble des acteurs de l’industrie du fret aérien.

Vice-Présidents de la Commission Aérien : Philippe Souloumiac
Vous avez travaillé chez Kintetsu France pendant plusieurs années, faisant preuves de dynamisme pour booster l’efreight, quels sont les gains et bénéfices que vous enregistrez actuellement au niveau de vos opérations et process aériens ?
Les gains sont relativement faibles à ce jour car nous devons toujours composer avec 2 méthodes de travail différentes ( manuelle et edi ) avec en sus des clients qui ne comprennent pas toujours l’intérêt de dématérialiser les documents de transport mais globalement les choses progressent tout de même.
Quels sont pour vous les freins et blocages persistants ?
Localement sur le Marché France, nos prestataires compagnies aériennes n'ont pas toutes une bonne connaissance du e-process, ajoutez à cela beaucoup de délai pour la mise en place des e-procédures avec leurs sièges monde, voire une obligation de traiter directement avec les sièges des compagnies pour faire accélérer les choses. D’autres difficultés sont encore à résoudre. IATA pourrait :
Quels leviers d’actions pour 2018-2019 ?
Les actions de la Commission aérienne de TLF Overseas sont de continuer à pousser vivement la profession à se saisir de cette mutation digitale et ne pas attendre d’être dos au mur. Cela ne marchera qu’avec une volonté de chacun, à commencer par celle du top management. J’y vois en outre d’autres leviers d’actions au niveau TLF qui sont autant de quick wins :
CIN France : un CCS aérien, nouvelle génération
Le CIN est une plateforme digitale d’échanges de datas ouverte à l’ensemble des acteurs du fret aérien (chargeurs, commissionnaires de transport, compagnies aériennes, agents de handling, opérateurs de fret postal et de fret express) quels que soient le sens, la nature et la quantité des flux partant (ECS), arrivant (ICS) ou transitant (SDM) sur un aéroport français (métropole, outre-mer).
L’enjeu est également la dématérialisation des procédures et la nécessaire visibilité dont a besoin l'administration des Douanes pour mener à bien les tâches de contrôle qui lui incombent.
L’outil nouvelle génération est opérationnel depuis 18 mois sur les plateformes parisiennes et de province et propose les fonctionnalités suivantes :
Les Commission aérienne et Commission douane de TLF Overseas continuent leur action pour les expéditeurs de fret aérien afin de résoudre les cas subsistants de messages ECS non apurés (dits en état stockés), ceci en proche collaboration avec la direction des douanes de Roissy (DRDDI), l’équipe CIN France et l’ensemble des entreprises utilisatrices du CIN.
L’autre axe d’effort de TLF Overseas sur ce dossier consiste à faire accélérer l’activation de la fonctionnalité SDM par l’ensemble des agents de handling et démontrer les avantages qu’un gestionnaire de magasin peut en retirer, tant en termes d’efficience logistique que de conformité aux textes prescrits par le Code des Douanes de l’Union (CDU) concernant la comptabilité matière dématérialisée.
Digitalisation et shipping
L’Union TLF Overseas particulièrement active au sein de la Fédération internationale des Freight Forwarders s’engage dans le projet pilote de dématérialisation des documents de transport FIATA avec le soutien d’une entreprise adhérente. La FIATA a signé un partenariat en novembre 2017 avec GS1 pour accompagner la fédération sur les travaux de digitalisation à commencer par la dématérialisation des documents de transport FIATA en étudiant l’opportunité de l’utilisation des standards internationaux GS1.
En mars 2018, FIATA a signé un nouveau partenariat avec EssDOCS pour démarrer le projet pilote de dématérialisation du FBL. Cette solution permet de rédiger le FBL en ligne, de le partager pour validation avec le donneur d’ordre avant son impression. L’identification unique associée au document permettra ainsi de sécuriser l’usage du document en facilitant son authentification immédiate sur la plateforme. Cette première étape de dématérialisation du document FIATA offrira plus de sécurité, de rapidité et de fluidité anticipant le développement d’une solution 100% numérique et l’élargissement de la solution aux House BL (HBL) des commissionnaires intéressés.
Cyber-sécurité liée aux Opérateurs de services essentiels
La cyber-sécurité des entreprises et de leurs activités, enjeu contemporain et corollaire de la transition digitale, n’épargne pas les acteurs du transport et de la logistique, notamment celles actives sur le mode maritime. Le shipping, composante cruciale de la globalisation des échanges, peut constituer une cible de choix de la cyber-malveillance. Les infrastructures portuaires, considérées comme des Opérateurs d’Importance Vitale sont soumis aux exigences de sécurité de la loi de programmation militaire. La Directive européenne NIS requiert également un niveau plus élevé de sécurité des opérateurs de « services essentiels ». Sensibiliser les Opérateurs du Transport et de la Logistique pour assurer la protection en interne de leurs données et de leurs activités en tant qu’opérateurs interconnectés aux systèmes informatiques d’importance vitale est une des missions de l’Union TLF Overseas. L’Union TLF OVERSEAS collabore avec le Conseil Supérieur de la Marine Marchande et le Comité France Maritime pour identifier les risques particuliers du secteur. Notre fédération souhaite également accentuer son action pour renforcer la sécurisation des flux physiques de marchandise et les flux d’informations liés en partenariat avec les pouvoirs publics.
Air Cargo France Association
Les acteurs du fret aérien français ont créé l'association interprofessionnelle ACFA (Air Cargo France Association) pour promouvoir le fret aérien français et renforcer l'attractivité des aéroports nationaux.
L'ACFA est composée de TLF OVERSEAS, Groupe ADP, Air France Cargo, SYCAFF, WFS, SODEXI, CIN FRANCE, la Direction Interrégionale des Douanes de Roissy, la Direction Générale de l'Aviation Civile et la Préfecture déléguée de Roissy-Orly-Le Bourget. Les principaux objectifs de cette association sont de soutenir tous les projets permettant de renforcer l'attractivité des aéroports français et plus globalement des territoires alentour.
Les acteurs de la chaîne du fret aérien se regroupent pour participer à des actions communes afin de promouvoir les activités fret de l'ensemble des aéroports basés sur le territoire national ainsi que des entreprises implantées sur ces aéroports. L'association prévoit, en outre, de renforcer les liens de coopération dans le respect du droit de la concurrence. Parmi les actions collaboratives prioritaires, la promotion de la certification CEIV Pharma au sein de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, comme norme internationale de référence pour le transport des produits pharmaceutiques, constitue une démarche active qui vise la certification des principaux acteurs de la chaîne logistique de la plateforme aéroportuaire.
L'ACFA se mobilise également pour promouvoir l'utilisation des nouvelles technologies au sein de la communauté interprofessionnelle, permettant la digitalisation et la dématérialisation par l'usage de l'outil logiciel CIN FRANCE (Cargo Information Network). Cet outil permet de substituer aux documents " papier " une gestion numérique des échanges de données. L'association entend également développer la qualité de service, la robustesse opérationnelle et la sécurité des opérations en piste en améliorant la traçabilité des matériels, roulants ou non, au travers d'un outil de géolocalisation commun.
L'association souhaite, par ailleurs, financer et conduire des études pour une meilleure connaissance des métiers du fret aérien et faciliter leur développement, notamment en termes de
création d'emplois à destination des jeunes.